J’ai osé, ici et maintenant : immersion dans un atelier de créativité !
J’ai écrit ce retour d’expériences il y a plus d’un an maintenant. Aujourd’hui, il me semblait plus qu’opportun de le partager ! Pour se souvenir, déjà, et pour avancer, surtout. Entre temps, beaucoup de choses ont évolué : j’ai développé ma pratique, tissé des liens, connu de nouveaux clients et entrepris de nouvelles aventures avec d’autres entrepreneurs — Charlotte en première ligne. J’ai aussi plus que jamais la conviction que l’intelligence collective joue et jouera un rôle central dans la réinvention de nos modèles de travailler et vivre ensemble. Plus que jamais !
15 mars 2019. Je m’appelle Souhila, j’ai 35 ans, je suis une professionnelle de la communication depuis 15 ans. En transition professionnelle, j’ai décidé de plonger dans l’univers de l’intelligence collective et de la créativité.
J’ai rencontré Charlotte Allégret il y a quelques semaines dans le cadre d’une interview métier. Nous avons échangé sur sa passion, son métier. Elle m’a proposé à l’issue de notre échange de co-animer avec elle un atelier de 3 jours sur le thème de l’écologie créative pour la Fabrik à DecliK, un évènement organisé par l’association Osons, Ici et Maintenant.
Charlotte est designer social. Après ces quelques jours passés en sa compagnie, je nommerais plutôt ça…passion des humains !
20 février 2019 : JOUR 1 / Resilientia
la capacité d’un corps, d’un organisme, d’une espèce, d’un système à surmonter une altération de son environnement.
Mon expérience immersive a commencé. Ma confrontation à ce nouveau monde. Mon face à face avec cette nouvelle réalité qui sera, sans doute, la mienne dans les prochains mois. Charlotte est impressionnante, une force de la nature. Elle est très humaine, foncièrement optimiste, intuitive. Elle a eu l’ouverture d’esprit de m’inviter dans son monde pour que je puisse observer, apprendre et surtout vivre une expérience à ses côtés. Une expérience où l’on va à la rencontre de l’autre, des autres, de soi, découvrir les mécanismes de la créativité, observer les interactions humaines, décortiquer nos schémas de pensée. Rien que pour cela, je lui dois reconnaissance éternelle ; -)
Ce 20 février, nous avons animé et pris en charge un groupe de 25 personnes, toutes volontaires et désireuses de changer ou du moins d’avoir la curiosité d’explorer autre chose. Nous les avons embarquées dans une aventure humaine, puissante, surprenante et parfois un peu inconsciente.
Apres leur avoir planté un rapide décor et posé les règles de fonctionnement de l’atelier, place à la à l’échauffement des cerveaux. Ice breaker, petit bac, incarnation de l’idée, battle de gommettes,… Charlotte a développé, conçu, revu et corrigé des dizaines d’outils pour guider nos cerveaux dans l’exercice de la créativité. Elle en regorge ! Il a fallu mettre tout le monde à l’aise, en confiance pour que chacun se sente en capacité d’apporter sa pierre à l’édifice.
Mais on parle de quoi au juste durant ces 3 jours ? Il s’agissait de trouver une idée, un concept, un produit, de le maquetter et le prototyper en live, dans la vraie vie. Le tout sur 9h.
A la fin de la première matinée, notre groupe avait fait connaissance, produit des dizaines d’idées et, surtout, lâché prise.
Alors résilience, pourquoi ?
Cette première journée a été une succession de drôles d’épreuves pour le groupe. « Stimulantes », « nouvelles », « intrigantes », « déroutantes », « instructives », « intéressantes ». Et ce sont leurs mots !
Ils ont dû composer avec les règles et le rythme que nous avons imposés. Et la plupart a été ébranlée.
De mon côté, c’est ma capacité à me renouveler après le choc de ma dernière expérience professionnelle. Charlotte se reconnaitra surement dans ce mot également pour des raisons plus personnelles 😉
21 février 2019 : JOUR 2 / Terra Incognita
un territoire qui n’a pas encore été exploré par l’Homme, ou par les explorateurs, voyageurs et marchands
Ce 21 février, les cerveaux ont chauffé ! Séance de création éprouvante. Mise en commun de toutes les idées qui ont fusé la veille lors du Petit Bac. Plus de 1000 idées ont été triées et sélectionnées au moyen de filtres crées par les participants dès leur arrivée.
Nous avons été ambitieuses avec Charlotte pour cette matinée. Mais tout est quasiment rentré dans les clous. Après passage aux filtres, les idées ont été travaillées, bennées, stretchées, remasterisées puis pitchées et après vote commun et ultime mélange, les participants en ont choisies UNE. Ce sera l’idée sélectionnée pour être prototypée en live et en réel dès le lendemain.
Car c’est bien cela dont on parle : de mélange et d’intelligence collective. Pas d’équipe prédéfinie et figée, les groupes changent sans cesse afin que chacun apporte sa pierre à l’édifice. Peu importe la forme de cet édifice pour l’instant, ce qui compte c’est le fond, les idées, la matière mise en commun. Séance passionnante, c’est passionnant de voir les gens phosphorer, les rôles de chacun se dessiner petit à petit, chacun s’approprier et faire grandir les idées des autres. Il y a de la surprise de la part de certains participants, qui ne pensaient pas pouvoir avoir un rôle dans cette aventure, être force de proposition. Quand le cadre posé prône la bienveillance, on gagne confiance en soi en se confrontant à l’autre. On gagne en richesse en mixant nos cerveaux et nos idées. Mais attention, on confronte mais on ne s’affronte pas, c’est la règle. Toute idée émise est bonne à prendre. Elle a même le devoir d’ETRE.
Cette journée a été difficile pour certains. Car il a fallu choisir, renoncer, arbitrer, se rallier, accepter sans trop savoir vraiment dans quoi ils s’embarquaient. Une vraie Terra Incognita. Ce qu’ils étaient en train d’initier, de vivre et de réaliser n’est plus ni moins qu’une start-up : des personnes qui cherchent à concevoir un nouveau produit ou service dans des conditions d’extrême incertitude !
Le lendemain promettait d’être excitant !
22 février 2019 : JOUR 3 / Potentia ad actum
Le jour du test. La confrontation au public. La concrétisation. Le pouvoir d’agir.
Le groupe est descendu dans la rue et a expérimenté son idée : partir à la découverte des héros du quotidien. Monter de toute pièce, avec du matériel de récupération, dans la rue, un lieu convivial et accueillant, de passage, de rencontres, de témoignages pour comprendre et révéler le héros qui est en nous.
Tout n’a pas été parfait. Mais ça a été fait et c’est bien l’objectif du prototype : expérimenter. Se confronter au monde, à l’utilisateur final. J’ai été frappée de la fierté qui se dégageait du groupe. Frappée aussi de l’engagement de certains. Ils ont mis du cœur à l’ouvrage pendant toutes ces heures. Et ce que je retiens, c’est la puissance de cette intelligence collective. On peut faire de grandes choses quand on met en confiance les personnes, qu’on les implique dès le départ, qu’on les sollicite pour co-construire.
J’ai été aussi agréablement surprise lors de la soirée de clôture de la Fabrik. Et même plus globalement du déroulé de ces 3 jours. L’énergie qui se dégageait, la bienveillance véhiculée par les organisateurs (bravo Simon Leurent, super animateur et orateur !), l’implication des animateurs de parcours, la richesse des contenus proposés, la vocation et l’ambition proposée de cet évènement. La fabrik à décliK, c’est oser ici et maintenant, c’est le pouvoir d’agir !
Après cette première expérience je ressens une grande satisfaction et un vrai plaisir d’avoir contribué à faire de ce moment un moment unique pour le groupe que nous avons accompagné, comme pour moi.
Provoquer des moments de création simples et intenses, susciter l’intérêt des personnes, les aider dans leur cheminement, comprendre les mécanismes de création, créer les conditions, mettre en confiance, animer, mettre à l’aise et retrouver du plaisir, travailler dans la confiance et la bienveillance vis-à-vis de soi et des autres. Toute une approche qui m’était devenue étrangère, ayant évoluée dans des milieux professionnels parfois violents et complètement hermétiques à ce type de conception du travail et de collaboration.
J’ai confié à Charlotte le caractère particulier de ces 3 jours. L’impression grandissante de me reconnecter avec mes valeurs, celles que je défends personnellement et professionnellement depuis toujours mais que je n’arrivais pas à exprimer dans les univers professionnels que j’ai traversés. J’ai l’impression de retrouver, non pas le contrôle, comme j’ai souvent cherché, mais l’équilibre, l’alignement avec ce que je pense, ce que je suis, ce pour quoi je suis bonne et, je pense, ce pour quoi il y a un besoin. Bref, j’ai le sentiment d’avoir fait avancé ma propre start-up aussi ! Et alors, ce qu’il y a de plus exceptionnel encore, c’est que j’ai eu le sentiment de vivre moi-même mon « déclik » !
WELL DONE LA FABRIK ! ET MERCI CHARLOTTE !